La forme animale, parfois mêlée à des traits humains, permet de représenter des esprits théoriquement invisibles. La sculpture donne « chair » à la présence invoquée. Selon les canons culturels et esthétiques si variés qui font la richesse exceptionnelle des arts d’Afrique, la figuration peut être clairement naturaliste, ou allusive, voire métaphorique, fréquemment composite, hybride, stylisée parfois jusqu’à l’abstraction. Mais la métamorphose surnaturelle qui la gouverne ne peut s’opérer qu’au prix de rituels complexes, où le sacrifice d’un animal réel occupe une place essentielle.
Dans certaines sociétés, les membres d’un clan – ils descendent d’un ancêtre commun – ne doivent pas consommer la chair de l’animal dont ils portent le nom et auquel il est fait référence dans leur devise. Cette relation particulière, trop sommairement qualifiée de « totémique », rappelle le rôle primordial dévolu à un animal emblématique, celui qui, dans les temps mythiques, fut à l’origine de la filiation, qui la perpétue et la protège.
Symbole tangible de ce lien, un fragment du corps de cet animal – griffes, crocs, queue, peau, plumes, poils, etc. – peut être porté en amulette ou comme élément de costume.
Le musée Dapper propose, à travers quelque cent quarante oeuvres, masques, statuettes, objets de dignité et parures, provenant de grands musées européens, de collections privées ainsi que de son fonds propre, une lecture des formes, codes, symboles et métaphores, partagés ou distincts, de la présence animale dans les arts de l’Afrique subsaharienne.
Le singe
Animal dévastateur de cultures, il fait partie du panthéon des Baule de Côte d’Ivoire, en tant qu’esprit de la brousse. Des représentations anthropomorphes le figurent dans une posture de récipiendaire d’offrandes.
Son apparition se fait plus discrète chez les Kuyu (Congo) où il surmonte, à l’instar d’autres animaux, le sommet de sculptures polychromes.
Le crocodile
Maître du monde aquatique, il est particulièrement vénéré par les Akan des lagunes de Côte d’Ivoire. Leurs fameux orfèvres le représentent très fréquemment en bijoux d’or filigrané.
Ombres portées de Julie BESSARD
Parallèlement à l’exposition d’art africain ancien, le musée Dapper a choisi de présenter l’oeuvre contemporaine de l’artiste martiniquaise Julie Bessard, Ombres portées : fragiles sculptures de paille suspendues telles des chrysalides abandonnées dans la lumière, leur ombre déployée vagabondant au loin… Comme de lointaines résonances.
En résidence durant un mois (11 octobre - 9 novembre 2007), l’artiste martiniquaise animera des séances au cours desquelles elle partagera ses expériences et sensibilisera le public à ses recherches plastiques.
Commissaire : Christiane FALGAYRETTES-LEVEAU
Exposition réalisée par le musée Dapper présentant environ 140 oeuvres provenant de collections privées et publiques, dont le Musée royal de l’Afrique centrale (Tervuren), le Musée d’ethnographie (Anvers) et le Staatliches Museum für Völkerkunde (Munich).
L’ouvrage
Animal (Éditions DAPPER)
Sous la direction de Christiane FALGAYRETTES-LEVEAU
Parution : octobre 2007
CONTACTS :
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