Mise à jour le Février 2022
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Vendredi 29 mars 2024 00:23 (Paris)

Une note de passage sans mention spéciale enregistrée à la dernière représentation scénique de l’auteur Pierre Saint-Sauveur

Pierre Saint-Sauveur (Comédien-Dramaturge-Écrivain).

Par Marie Flore Domond

L’auteur, Pierre Saint-Sauveur détient un répertoire de pièces théâtrales composées de drame social, de fiction et de comédie musicale. La plupart se sont révélées stimulantes. Cependant, il a choisi de présenter Danse en ligne pour mettre fin à sa carrière de dramaturge. Quelle impression cette dernière représentation laisse t-elle ? A dire vrai, le spectacle est loin de la note parfaite. Toutefois, l’effort fourni et le courage combiné rapprochent le concepteur de la note de passage, mais sans mention spéciale !

Le 27 octobre dernier, le public a répondu nombreux à l’invitation du créateur en raison de sa crédibilité artistique et le potentiel du sujet presque tabou : l’univers des aînés. Les observateurs ont vite identifié, dès le premier acte, que l’escampe de la mise en scène faisait défaut, et qu’il manquait une certaine complicité dans le jeu des acteurs. Le personnage Ti-manno, interprète principal incarné par Pierre Saint-Sauveur a bien maîtrisé son rôle de bout entrain insupportable. Malgré l’implication du comédien, Jean Robert Bellarmin qui a également tenté de se démarquer pour pouvoir suivre le rythme de la figure dominante, l’exécution de la coordination des interactions des autres membres de la distribution n’était pas à son meilleur. Et c’est justement cette structure défaillante qui aurait servi à soutenir la prestance de l’aventure. En somme, le premier acte n’a pas été un signe indicateur déterminant du prochain acte. Ainsi, à la période de répit, plusieurs spectateurs s’attendaient ou espéraient une manœuvre de taille du tableau à venir.

Quoi qu’il en soit, la pièce à ses mérites, car l’auteur ose parler du démon du midi de la génération de l’âge d’or, de l’andropause et de la mort parmi les thèmes principaux. Rappelons qu’en matière du développement de l’être humain, les sujets évoqués constituent des étapes, sinon des phases majeures au cours d’une vie. Sur le plan musical, quelques classiques de la chanson haïtienne ont fait surface. Plusieurs personnalités du monde culturel et des faits historiques ont été mises à jour dont Coupé Cloué. C’est à se demander si Alan Cavé n’est pas une cible indirecte en l’honneur de son père, une personnalité de renom de l’écriture scénique…

De plus, l’auteur n’a pas commis l’erreur d’uniformiser les besoins et intérêts hétérosexuels de la société qu’il décrit. La gent féminine possède son espace distincte pour discuter de ses valeurs et analyser les enjeux qui composent sa co-existence avec l’être opposé. Ce n’est que vers la fin de l’histoire qu’il planifie la réunion de tous les protagonistes. En fait, l’option de la séparation des entités féminines qui flottent durant un certain temps dans une espace imaginaire pourrait être une belle mesure récréative de l’intrigue. Surtout que cette séquence a été mise en valeur par un antagoniste muet nommé bèbè, le messager de malheur qui a su faire rire l’assistance. On reconnaît la touche d’humour naturelle de l’auteur. Malheureusement, si l’auteur s’est toujours affirmé comme un allié des femmes, son plan de les cloîtrer entre quatre murs n’est pas tout à fait réussi. Au second acte, le dialogue du cercle des femmes ressemblait à la lecture d’un épisode destiné pour les ondes radiophoniques. L’hésitation dans plusieurs interventions était souvent palpable. Claudette Ciriaque (Thérèse) est pourtant une actrice de performance sur scène ! Est-ce la mise en quarantaine de ces femmes retraitées, toutes regorgées d’expériences qui a compromis l’opportunité de démontrer pleinement leur savoir faire ?

Jean Robert Bellarmin et Claudette Ciriaque

Un duo explosif sur scène

Jean-Robert Morin pour sa part, était tout particulièrement dans son élément au moment de la démonstration de danse réalisée avant la tombée définitive du rideau. Pierre Saint-Sauveur a ainsi mis fin à sa carrière de comédien et dramaturge de plus d’une cinquantaine d’années. Espérons que ses œuvres demeureront vivantes et qu’elles seront enfin adoptées et adaptées par d’autres artisans.

Comme je l’ai déjà déclaré brièvement à l’animateur, Arold Pender, qui était en pleine séance de vox pop durant l’entracte : « J’ai déjà vu mieux que ça. Pierre Saint-Sauveur a déjà fait mieux que ça. J’achèverai en ajoutant que dans le genre du théâtre populaire, le sujet est pertinent, mais le traitement est sans doute trop léger. »

Résumé de la pièce

Acte 1- Cinq copains à la retraite se réunissent régulièrement dans une salle pour deviser sur tout et rien. Sauf que l’un d’eux ne l’entend pas de cette oreille et décide de leur rendre la vie plus qu’impossible car il vit dans un pays virtuel ou imaginaire qu’il veut imposer aux autres. Débats parfois ridicules, parfois pathétiques mais toujours empreints d’un sentimentalisme frisant l’amour de l’entité perdue. ( N.B cette partie se joue en langue créole)

Acte 2- De leur côté, cinq femmes se livrent à ce même exercice en posant les problèmes d’une manière existentielle et cernant la vie de tous les jours dans ses contradictions et ses effets plus ou moins heureux sur leur environnement sentimental et familial.( cette partie se joue en langue française et vous réserve une surprise) Conclusion – Une danse en ligne tente de réconcilier toutes les contradictions inhérentes aux questions posées par tous ceux qui ont, un jour, fui leur pays d’origine pour aller trouver leur place au soleil ailleurs. Attention ! Suspense !... 

Une danse exécutée sur une de deux concepts de son :   et

Les interprètes féminines : par ordre alphabétique…

France Brice- Marie Claudette Ciriaque – Thérèse Dorsainvil – Raymonde Dubic – Edwige Mardi -Adèle Mérilan – Marie- Marthe Nemours -Céline Piard –

Les masculins : Jean-Robert Bellarmin– Edgar Belfort – Flaubert Chéry - Robert Morin ( Chorégraphe) - Roland Romain- Harold St. Louis Pierre Saint-Sauveur (auteur-acteur principal et metteur en scène)




BÔ KAY NOU


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