Mise à jour le 26 septembre
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Mardi 10 d&ecute;cembre 2024 02:58 (Paris)

NOUVEAU MANIFESTE DU SURPLURÉALISME : THÉORIES D’ENSEMBLE

Le surpluréalisme posa ouvertement la question du langage. L’écrivain surpluréaliste aborde toutes les stations de la vie, occupe tous les créneaux, et pénètre les antécédents historiques et littéraires, métaphysiques ou philosophiques, jusqu’à ramener à et vers DIEU les plans interrompus de la réalité comme ceux du rêve.

Par Saint-John Kauss

Dans une unité esthétique, l’écrivain surpluréaliste établit le passage entre la structure du monde intérieur (rêve) et celle du monde extérieur (réel). L’être surpluréel, de par son essence, fut et est une entité de trans-élémentation. Par élément, on sous-entend le souffle poétique obsédant l’identification de l’Être à travers le Temps. Le temps de l’expression qui favorise la durée et détermine la longévité du poème. Le surpluréalisme, mouvement du « dernier monde », est le miroir indolent de l’homme du XXIe siècle, mais vainqueur de l’obstacle à franchir. Admirons ici et là, le poète dans sa condition d’homme commun, prêt à revêtir les forces d’une nouvelle nature régénérée de sa patrie idéale, la poésie, la liberté de l’expression, l’expression d’un lyrisme non sentimental, l’impression de la réalité qui passe du plan des vivants au plan des fantômes et des songes dans la sérénité et le calme de l’écriture surpluréelle.

COUP D’OEIL SUR LE SURPLURÉALISME
A côté des quatre versants ou continents dont fait mention Saint-John Kauss, dans l’un de ses manifestes, à savoir le spiralisme, le surréalisme, le pluréalisme et le réalisme merveilleux, le surpluréalisme qui semble en être la somme, nous invite à transcender et à atteindre une dimension non encore atteinte par ses prédécesseurs. Être un écrivain surpluréaliste, c’est renverser toutes les barrières, tous les obstacles visibles et invisibles pour pénétrer dans notre monde de rêve afin d’y mettre la vie et l’existence.

Le surpluréalisme permet à ses adeptes « d’exprimer leurs angoisses et leurs espoirs », mais va encore plus loin. Il les libère de ces angoisses et espoirs en les accompagnant du début à la fin de leur trajectoire, du moment où naît l’intention et que l’action se pose, en passant par tous les sentiments inimaginables : frustrations, satisfactions, inquiétudes, peur, joie, déceptions, pour arriver à un dénouement souhaité ou malheureux.
L’être surpluréaliste ne s’attarde pas aux résultats négatifs d’une situation vécue. Il accepte tout comme faisant partie du jeu. D’ailleurs, il n’abandonne jamais. Les conclusions souhaitées sont acceptées avec gaité de cœur tandis que les surprises désagréables sont considérées comme un passage obligé. S’il faut apprendre et recommencer une expérience nouvelle, il se met à l’ouvrage avec la même ardeur. Il perd la notion de l’impossible. Tout est possible dans son imagination. C’est ce qui lui permet d’aller au bout de ses rêves et de toujours vouloir les réaliser. Pour lui, le rêve et le réel ne font qu’un.
Dans tous les domaines de sa vie, l’être surpluréaliste se montre intense et inclusif et sa manière d’être lui permet d’interagir avec toutes les couches sociales, eu égard à son niveau d’intellectualisme ou son mode de communication. Que ce soit dans une relation amoureuse, dans l’exercice de sa profession ou dans sa conviction religieuse ou philosophique, il joue le tout pour le tout et aborde chaque séquence sans réserve. D’ailleurs, l’avons-nous déjà dit, son rêve, c’est sa réalité.

Cependant, nous nous permettons de rectifier ou de modifier cette affirmation voulant que « s’il y a chez nous une source du surpluréalisme par excellence, c’est bien dans cette culture vaudouesque où s’originent la totalité de nos valeurs ». Si les valeurs de l’Haïtien résident dans leur culture vaudouesque à un fort pourcentage, avouons que le vaudou n’est pas la seule source d’inspiration de l’Haïtien. Nous irons même plus loin en disant qu’être surpluréaliste concerne tous les peuples. Nous n’avons aucun doute que bien des gens, ayant adhéré à cette école littéraire qu’est le surpluréalisme, peuvent ne pas connaître les premiers rudiments du vaudou. Et nous sommes plus que certains que tous peuvent se tailler une place quelle que soit leur croyance philosophique, religieuse ou autre.

Le surpluréalisme est pour moi un mode de vie. Il dépasse les frontières des croyances et unit l’humain.
(Joelle CONSTANT)

SURPLURÉALISME : L’ACTE D’ÉCRIRE

Comment définir la poésie ? Comment dire l’imperceptible des mots, le silence dans le langage ? Comment expliquer cet acte de mémoire, mais aussi d’oubli qu’est l’écriture ?

Je ne chercherai pas la réponse dans les formules pour éviter le piège des clichés. Je dirai plutôt que la poésie est une exaltation au langage qu’elle évide et cisèle pour en faire un joyau ; que, dans l’œuvre même des poètes, elle justifie sa raison d’être puisque l’une de ses vocations est de sans cesse « rendre des comptes ». Aujourd’hui, la poésie est en suspens dans un monde qui se cherche. Elle survit entre inquiétude du langage et questionnement sur son sens et sa raison d’être. C’est pourquoi le poète est appelé à devenir un potier du verbe à façonner sans cesse comme une matière vivante et précieuse au lieu de se plonger dans les méandres de la nostalgie et du passé. Il est aussi un être en quête. Quête de lumière même quand l’ombre le garde parfois en éveil dans le temps, quête aussi de présence pour tout ce qui s’absente inéluctablement. C’est un être attentif à chaque détail, qui capte tout ce qui peut demeurer à travers le passage du temps pour l’installer dans l’écriture. À lui d’harmoniser constamment les motifs du langage au gré de sa création, de continuer à « donner » un rythme à la parole humaine, au tumulte qui l’entoure, d’immortaliser ce qui n’est déjà plus ou ne sera jamais, de poursuivre son œuvre d’harmonie entre l’être et son milieu et de continuer à tisser « sur la page une espèce de toile sombre, semblable à celle de l’araignée, et dont les trous et les blancs valent autant que les lignes », pour citer Pierre Reverdy.   Page 2

La poésie conjugue la quête permanente d’une parole-libération avec « l’imbrication du rêve-réel et du réel-rêve ». Dans la plongée au cœur de cette mouvance, le poète peut cheminer dans l’indistinct pour rechercher « toutes les parts de la pensée en vue de donner un sens au désespoir, au réel et à l’angoisse ». Et si la tristesse prévaut souvent dans son écriture, si l’expression de la joie y est rare, c’est que la poésie pénètre toute chose dans le passage du temps. Écrire, c’est être à l’écoute de la vie, marcher dans l’inconnu, avancer dans un tunnel, ignorant la destination du voyage. Écrire, c’est aussi recueillir dans un tissage de mots toute chose fuyante pour la figer sur la page blanche, regarder passer le temps et scruter le monde dans le mystère du langage pour laisser une trace sur le papier.
Je n’écris pas pour occuper le vide : mon écriture foisonne de signes visibles mais aussi invisibles. Chaque mot habite l’instant de deux mondes : celui de l’image et aussi de la parole. Mon écriture est une attente à la limite du silence, une vibration qui vient prendre place dans la mémoire, une interrogation constante entre l’instant d’avant et l’instant, le verso de l’indicible. Surpluréaliste, mon écriture devient ma compagne des bons et des mauvais jours, un cœur dont le battement des mots traduit une présence vivante au cœur du monde, un refus de la déchéance, du cauchemar et du néant. - (Yves Patrick AUGUSTIN)

À LA HAUTEUR DE LA FOLIE ET DE SES SYMÉTRIQUESde la rue, le poète est fou,
l’artiste est fou et aussi tous
ceux qui osent se lancer
de grande entreprise. S’il en est ainsi la folie a bien sa raison d’être. »
(Raymond Philoctète)

Cette citation de Raymond Philoctète, issue de ses « Mini Chroniques », illustre et positionne le surpluréalisme d’aujourd’hui lançant ainsi dans son contexte le titre de ce texte : á la hauteur de la folie et de ses symétriques.
La folie est présente partout dans nos vies. Elle est en nous, on nous la présente et nous la choisissons, conscients ou inconscients. On nous l’impose même, et elle nous marque, nous et nos progénitures tant que ses symétriques, qu’ici nous appellerons ses antithèses et ses conséquences, affecteront longtemps encore le paysage humain.

Ce qui se passe actuellement dans la vie de chacun de nous déborde le cadre de la nationalité ou du nationalisme, et le fond du problème ne peut être abordé que par une vision globale guidée, participative à une collaboration à l’échelle planétaire de tous les adhérents éventuels à un surpluréalisme régénéré et en perpétuelle mutation pour éviter de tomber dans le piège des philosophies intransigeantes qui font fi de la mouvance de l’histoire – pour reprendre l’expression originelle – et sombrer de ce fait dans le précipice de l’indifférence et l’oubli. Nous voulons parler bien entendu, de ces problèmes auxquelles font face l’homme du monde peu importe où il se trouve. L’institution surpluréaliste servira alors de lien entre divers chapitres locaux de continent, de pays, de villes pour ne point laisser âme qui pleure en solitaire et dans l’abandon. Une sorte de solidarité multiculturelle et intellectuelle qui facilitera l’évolution de chaque groupement. Peut-on, par conséquent, créer une nouvelle poésie, une nouvelle prose qui resterait près de monsieur tout le monde, qui s’intéresse à ce qui l’intéresse, à ses problèmes, à ses peurs, à ses peines, à ses joies et pourquoi pas à ce qui l’enrage.

Peut-on regrouper ceux qui pensent et écrivent pour soi autour d’une institution surpluréaliste créant ainsi une fraternité mondiale qui peut bien pousser les gens à revenir à la lecture, question de redonner au monde le goût de la réflexion intellectuelle communautaire sachant qu’on n’est pas livré à soi-même. L’institution ouvrira en conséquence son journal ou sa revue qui véhiculera ses idées et ses créations avec la participation d’hommes et d’écrivains, penseurs venus de toute part. Beaucoup verront dans cette entreprise une belle utopie. Il s’agit cependant pour nous de trouver ce que n’a pas fait l’autre et qui a occasionné l’échec dans la mobilisation et dans la conscientisation des masses ou des intellectuels eux-mêmes. Il faut que ces derniers comprennent que s’ils ne se regroupent point, d’autres l’ont déjà fait et ceux-là savent pourquoi ils sont ensemble, ils l’ont d’ailleurs toujours été. Les premiers, nous n’en parlerons à ce niveau et les deux sont confondus au point où nous en sommes.

Il convient donc de réapprendre à nous-mêmes et à tout le monde à vivre la banalité de nos quotidiens avec les yeux ouverts sans pour autant la banaliser dans l’indifférence destructrice qui cède ainsi l’avantage aux influences extérieures. Il est donc impératif que le monde sache que, quand il ne pense pas ou quand il se dit ou se considère apolitique, quelqu’un d’autre est déjà prêt à le faire en son nom et à juste titre en tirer profits, malhonnêtement et à son détriment.

Le discours surpluréaliste doit châtier, dans le langage poétique, surtout ces expressions inventées de toute pièce, et consistant à soulever la conscience populaire pour la diriger sur les avenues de la manipulation machiavélienne lors, par exemple, d’un vote où des intérêts néolibéraux d’un capitalisme en perpétuelle mutation entrent en jeu. Ils ont leurs penseurs, leurs théoriciens, et aussi leurs bourreaux. Qu’avez-vous donc, sinon la fraternité et la justice de votre coté ?

Il faut désormais se reprendre en main, de commencer à croire aux possibilités de l’intellect. Les tenants de la mondialisation et de la globalisation vous mettront plein la vue. Ils n’ont jamais démissionné et vous emmèneront en bateau lorsque la situation le demande ; le temps de détourner les regards et les pensées à l’opposé des interrogations qui sont les attributs naturels de l’esprit humain, le temps de faire fortune, jusqu’à la prochaine théorie abracadabrante issue des grands barons de la finance mondiale. Entre temps, que faisaient donc les intellectuels ? Certains se sont fait recruter pour donner de la légitimité à l’argent facile et aux théories défaitistes. Conséquences : le krach de 2008 ; augmentation, malgré tout, des grandes richesses – les détenteurs sont dans l’ombre — ; élimination des acquis sociaux ; recul de l’âge de retraite ; pirateries structurées et organisées dans les grandes entreprises, à chaque jour de plus en plus grandes, pour aboutir au monopole de chacune dans son champ d’action ; simulacres de prison pour quelques tombeurs et paiement d’une fraction du butin comme amende ; changements de noms et de pays et exils dorés pour les esprits supérieurs de notre société en attendant que tout s’effrite. Qui donc paie pour tout cela ?

Les idées communistes et socialistes n’ont nullement évolué, et cela les a conduits à leur quasi disparition en tant que systèmes socio-économiques. Leurs défendeurs ont même raté le train de la social-démocratie qui faisait ses preuves dans les pays scandinaves comme la Norvège.

Sans entrer dans les détails du modèle norvégien et s’appuyant sur les différentes sphères qui ont bâti leurs succès, le surpluréalisme peut faire école concrète et relancer le débat d’un nouvel existentialisme humain et chrétien en reprenant certains thèmes traditionnels qui affectent le quotidien de l’homme du monde sans pour autant manquer de s’opposer aux expressions criminelles et au jargon d’une classe politique et financière qui menace l’équilibre mental de l’humanité. Donc, le surpluréalisme se doit de théoriser sur les comportements, de conduire les esprits en mal de formation et de les élever au niveau de l’homme sain, rétablir un peu de sérénité dans les sociétés dignes de s’appeler humaines par opposition à cette rupture des valeurs à l’échelle de la planète. Le réalisme dans le surpluréalisme est sien. L’être surpluréel ne s’embarrasse pas de ce réalisme qu’on veut lui imposer ; il le combat au contraire. Et ce réalisme, c’est la fatalité dans l’idée de résistance et l’acceptation dans la perte des valeurs universelles et traditionnelles de la réussite et du succès à tout prix. En conclusion, le surpluréalisme réajustera ses tirs pour mieux s’adapter à ce stade de l’évolution du nouvel ordre mondial, puis s’intégrer dans la modernité et la mouvance de l’histoire par et avec l’être. - (Marcien CONSTANT)

VAGUE DE RAISONNEMENTS DANS UNE DIMENSION PLURALISTE
Avant même de nous identifier comme disciple rapprochée, voire un des piliers privilégiés du Maître Penseur, Saint John Kauss, il me fallait valider un sentiment net : la conviction profonde d’être un descendant direct du mouvement surpluréaliste.

Hormis un nouveau chapitre annexé au manifeste en tant qu’initiée légitime du formidable courant idéologique, et si l’on nous questionne sur la nature du surpluréalisme, instinctivement nous répondrons qu’il se définit tel un porte étendard omniprésent de L’ESPRIT CRITIQUE. Mais pour trouver le rapport et surtout prouver l’existence consanguine entre nos différences, il faut évidemment s’interroger…
A ce propos, devons-nous faire face à notre seconde nature ? Ou encore consulter l’ensemble des progénitures de ce mouvement de la Procréation, de la concentration des idées, des vagues de raisonnements dans la dimension pluraliste ? Ceci est sûr : dans le cadre de l’inventaire des grands mouvements littéraires similaires, entre autres, le Spiralisme, le Surréalisme, le Réalisme merveilleux, le Surpluréalisme, lui, abhorre comme un vaste décor concurrentiel de la pensée critique, laquelle englobe naturellement tout processus d’étude sérieuse, d’analyse exacte, de jugement sûr, d’observation fiable, et d’examen profond.
Sans aucun parti pris, nous sommes une disciple passionnée et fière de cette école de pensée aussi immense que puissante. Parlons de cette fascinante appartenance dans l’optique de la pensée libre. De notre expérience enrichissante au travers des mots, notre poésie tantôt douce et paisible, parfois sulfureuse, quelquefois extravagante et même délirante, quelques fois perturbante, mais toujours à la rencontre de nos crues réflexions, de notre conception de la vie en force d’équilibre, d’une idéologie florissante et universelle, de nos commentaires personnels diffusés dans l’intérêt commun.
Le Surpluréalisme est avant tout un mode de vie et de pensée ; l’irréductible processus mental, tant spirituel qu’humanitaire dans une perspective progressiste. Et quant à cette vision intra-sensorielle, quant elle se met en position debout face à sa propre rhétorique, chaque disciple peut en exercer une implication intense et continue. Le Surpluréalisme est propice à la création, à la conception, à la perception, à la reproduction, à l’inspiration féconde, ainsi qu’à l’engagement du maintien de l’orifice de l’oxygène vital à travers l’Être sain d’esprit, tant sur le plan cognitif que structural et organisationnel.
(Marie Flore DOMOND)

SUR LES TRACES DE NARCISSE
Comment se réinventer, sortir de l’enclos de l’immonde affabulation, de l’inextricable machination des anciens colons ? S’inventer/se donner un imaginaire après un demi siècle d’extorsion, d’atrocité, d’annihilation ? Ce sujet, quoique ancien, peine à se résorber. Il résonne encore dans nos subconscients. Il est donc primordial de penser à un renouvellement de l’engagement pris par Boukman au « Bois Caïman ». Revendiquer cet engagement, c’est prendre à contre-poil la longue route des stéréotypes, des atrocités, des manipulations psychiques toujours opérationnelles dans notre mental.
Ce sujet ancien articule un passé historique, l’image morcelée et internalisée par les anciens esclaves et le miroir aveugle présenté par les anciens colonisateurs à ces derniers ; d’où l’importance de se réengager dans une indépendance qui de toute évidence inscrirait l’image collective du Soi haïtien dans une ère humaine. Il est impératif de penser à l’indépendance de « l’image de soi ».
Apprendre à se voir, se construire, à exister, apprendre à se regarder et déceler en soi une image unifiée, non altérée nait de la rencontre du passé, d’une prise de conscience des traumatismes subis qui sabotent le psychique des descendants d’esclaves, qui sont devenus les citoyens de la première nation noire.
La jeune « Haïti », à la sortie glorieuse de l’Indépendance, n’a pas procédé à l’expertise de son psychisme ; elle n’a eu ni le temps ni la conscience qu’une déconstruction des schémas mentaux, psychiques et spirituels serait déterminante pour son voyage et son évolution vers l’égalité et les droits de l’homme.
La jeune « Haïti », contre la menace des républicanismes cannibales, ces détraqués, fallait se prémunir, mais le venin de la colonisation, véhicule de haine, de violence et de mort, incubait déjà en son sein les puissantes vermines de préjugés de race, de couleurs. Des bactéries qui n’ont pas cessées de proliférer deux cent huit années plus tard. Ainsi jusqu’en 1926, pouvait-on encore lire dans les manuels scolaires, entre autres « La géographie vivante » d’Onesime Reclus, que : « Le nègre est à peu près un homme comme les autres ». Ne sous-entend-t-on pas qu’il n’est pas tout à fait un homme : « Noir donc si peu Homme » ?
Qu’est-ce donc un homme ; comment définir son essence ?
Est-ce le fait d’être né d’un homme et d’une femme, ayant un esprit et une âme ?
Ou est-ce le fait d’être conscient et d’intégrer son humanité… ?
Le regard négrier a falsifié la splendeur de notre humanité nègre.

Le rapport de l’haïtien à son image est morcelé, morbide et autodestructeur. Il vient d’un miroir interne, d’un inconscient traqué dans les méandres de quatre cent ans d’animalité, de barbarie. Son soi psychique est encore dans les schèmes de la colonisation.

Suite à cette absence de mise en perspective des lendemains de l’Indépendance, à cette non identification des acteurs inconscients de son passé, les enfants de la première nation noire pataugent, depuis deux cent huit années, dans les miasmes des conditionnements que le colonisateur a génialement implantés dans leurs cerveaux.
L’image de Soi de cette nation, après l’Indépendance, n’a pas su germer, ni être extraite du traumatisme de la traversée et des crimes de l’esclavage qui ont sévis. Le « soi primaire » de l’haïtien reste encore à inventer, à se déterminer, et à se construire. Son image, quoique énoncée avec la reconquête de sa liberté, reste à nos jours stagnante dans le marasme des conditionnements.

Il faut « investir » Haïti à la manière d’un patient. Désécrire ce qui fut une fois écrit en langue négrière ; trouver un écho aux émotions collectives refoulées ; libérer cette singularité nègre qui surmonte la calamité collective du passé ; transcender la prison de notre épiderme noire en une mentalité de liberté.
Dans cette perspective, notre vœu étant de rendre à l’évidence qu’un travail psychique est primordial pour l’avancement de notre nation ; et chez tous les noirs descendants d’esclaves, une prise de conscience est nécessaire.
Nous ne pouvons plus continuer à renier nos Aïeux : « Se souvenir de ses ancêtres est une démarche capitale ».
L’heure est à la déconstruction mentale pour enfin nous construire et reconstruire Haïti. –
(Navia MAGLOIRE).

Un langage neuf, visant la capacité de la conscience humaine. Le surpluréalisme, un carrefour où se rencontrent toutes les tendances haïtiennes tels le réalisme merveilleux de Jacques Stephen Alexis, mouvement retraçant le réalisme politique et social haïtien tout en peignant la peinture des mœurs ; le spiralisme de Frankétienne qui se veut le « dire blessant » s’accentuant sur le mouvement du langage épris d’un paranoïa de la forme canonique préétablie. Le surpluréalisme n’est pas une définition, une forme canonique de l’écriture, ni des canevas pour enfermer la littérature haïtienne, mais une école sans école qui laisse le libre choix à la capacité créatrice de l’imagination tout en faisant appel à l’éthique de l’esthétique du dire pluriel. Ainsi ce mouvement, se démarquant des sentiers battus de l’Occident qui pèse très lourd sur la parole haïtienne, le surpluréalisme s’inscrit en faux d’une littérature de l’enfermement, du soi à soi ; mais se veut une parole du soi à l’autre, existant, habitant n’importe quel lieu. Le surpluréalisme est paroles multiples de la conscience et de l’inconscient ou n’est point... enchevêtrement de l’inconscient dans les faits conscients....du subconscient -
(Grégory ALEXANDRE)

MA LITTÉRATURE
Depuis les années 1979-1991, je fus un poète dont les préoccupations étaient celles d’un artiste qui avait des visions idéalistes (lire Le Manifeste du surpluréalisme, in L’Archidoxe poétique, Humanitas, Montréal, 2008) et dont les ambitions étaient de dépasser le « lyrisme personnel » dans la poésie haïtienne. Bien sûr, avant MOI, Gautier, Baudelaire, Banville, Mallarmé, Valéry, Claudel ou Perse (chez les Français), aussi bien qu’Etzer Vilaire, que René Depestre, Jean Brierre, René Philoctète ou Anthony Phelps (chez les Haïtiens), avaient déjà exploré le domaine du Sacré où la Poésie avait pu projeter le maximum de pureté et d’effet chez le lecteur ; mais ni l’un ni l’autre de ces auteurs, dans la poursuite de ce palimpseste, n’avait exploité à fond les principes et recours propres à la Création, hormis Mallarmé qui, lui, avait tenté d’aller jusqu’au bout des choses littéraires et s’était même essayé à une poésie savamment calculée, d’une beauté cérébrale, et il (Mallarmé) y développa un effet particulier pour l’époque. C’est de cette poésie à « effet singulier » que je me suis attardé à une pratique d’images neuves, à des textes comme surimprimés, à une poésie d’une très haute musicalité, dans la recherche de mots rares à résonnance unique ; bref à un art voulu original, d’une poésie purifiée de la nonchalance métaphorique, mais aux confins de l’angoisse humaine vécue. Mais rien ne saurait prédire le poète mystique chrétien, ce dont je suis devenu en un rien de temps, sans crise apparente. Ce serait plutôt par une volonté raisonnable d’être unique, comme dirait Kant, que j’ai maintes fois transposé le destin de ma poésie sur le plan de l’absolu, mais avec une lucidité totalement assumante et assumée. Que Mallarmé cherchât à devenir le pair de Scève, de Hölderlin, de Rimbaud, ou de « tous ceux qui ont cherché leur vérité au plus secret des arcanes de l’illumination poétique ». Mais Hegel, dans une de ses invitations stupéfiantes, préconisait que : « L’artiste doit quitter cette pâle région que l’on appelle vulgairement l’Idéal, pour entrer dans le monde réel, et délivrer l’esprit. » Alors, qui suivre ?

LITTÉRATURE DE L’ENFANCE
Il est foncièrement intéressant de faire bond sur l’enfance, mon enfance, pour affirmer de la privation de la mère dans mon encre primaire. « Je chanterai en désespéré », écrivait Mallarmé à sa découverte de la métaphysique de l’absence d’une mère, soit du Néant. Pour ce dernier, et ce jusqu’à la fin de sa vie, l’Idéal n’est qu’illusion ; la Beauté, c’est la Mort ; il n’y a pas de Transcendance ; il n’y a que Matière, en un mot, que nous ne sommes que de vaines formes de la matière, et que Dieu et l’âme les plus nobles inventions (victoire du Néant). Donc Mallarmé fait ici une profession de foi matérialiste, à laquelle d’ailleurs il devait se tenir toute sa vie.
L’enfance, ma gloire dans l’Écriture, est une vérité sans indication certaine. Elle symbolise dans ma poésie l’heureuse participation d’une présence dans mes rêves les plus espérés. Serais-je ce poète lucide sans la présence d’Elle, ma mère ? Face aux affres de mon travail littéraire, l’absence, tout court, y a-t-elle sa place en tant qu’héritage vide de sens, en tant que corollaire de chimères, en tant qu’oripeau négatif d’un romantisme contemporain. D’où la présence de la femme représentative de la mère, à travers toute la poésie kaussienne.

LITTÉRATURE DE RECONNAISSANCE
a) L’INITIATIVE AUX MOTS
Céder l’initiative aux mots sans pour autant laisser à la démesure l’espace vacant de la consonance abyssale, syndrome de l’abîme impalpable du non-dit. Je mesure les mots, fidèles confidents, molécules au solde de l’idéal romantique, non matérialiste, mais surpluréaliste (rêve/réel, réel/rêve). Cette approche surpluréelle n’invoque pas moins l’état particulier de puissance et d’effets recherchés. De ce fait, la lecture d’œuvres fortes, métaphysiques ou chrétiennes comme celles d’Auriol Théophraste Bombaste, dit le divin Paracelse ; d’Éliphas Lévi ou de Fulcanelli ; comme celles sur la logique et la phénoménologie de l’Esprit chez Hegel ; sur le concept de l’Être et du Temps chez Husserl ou Heidegger ; sur les métamorphoses de l’âme et l’inconscient collectif chez Jung ; sur les Fondements de la métaphysique chez Kant ; sur le désespoir chez Kierkegaard ; sur l’évolution créatrice chez Bergson ; sur le principe de Dieu chez Platon ; sur le concept de la religion chez Voltaire ; sur l’existentialisme athée chez Sartre ; représente la proportion digérée, tant sur le plan philosophique qu’esthétique, de la somme des auteurs étudiés.

b) DIALECTIQUE DE LA BEAUTÉ
Comment donc a pu s’opérer, au travers des lourds éléments, composants et comparatifs, de l’Esthétique, le passage du vide et de l’absence, chez le poète, à la Beauté ? C’est le drame de la Création que d’être toujours, et de plus en plus en question. Car chaque nouveau jour porte en soi la possibilité d’une renaissance ou d’une dégénérescence, d’un recommencement absolu ou définitif. Prisonnier de son essence et de ses rêves ontologiques, y aurait-il pour lui, le poète ou l’écrivain, maintenant ou demain, une libération des sens ? Il suffirait du présent des rêves, de la crudité du Rêve, pour défoncer la prison et rendre la liberté à tous les mots, c’est-à-dire à tous les poèmes qui n’ont pas fui le jour béni des illuminations. Des poètes comme Goethe, Hölderlin, Mallarmé et Rimbaud ont été des « illuminés », et je les suis dans la beauté de leur angoisse métaphysique, comme dans la quête du Beau et du poème (surtout chez Mallarmé).

c) L’EXPLICATION ORPHIQUE DU POÈME

On retrouve chez Moi le thème de la vivacité d’aujourd’hui et de l’errance des cœurs bannis dans les couloirs du « dernier monde », le rappel des avanies subies par le poète dans le milieu social ou politique. Mon premier ouvrage, « Chants d’homme pour les nuits d’ombre » (1979), glisse à l’évocation de ce rappel, rapport d’autant plus radical qu’il se renforce du rappel d’un passé où le poète fut déjà la victime de sa naïveté, donc sa propre victime pour n’avoir pas chanté comme tous les autres, pour n’avoir pas réussi à surmonter et évacuer l’ennui, à évoquer le monde idéal qui est celui de la Poésie.

Malgré une complexion particulière de sa sémantique, le poème, selon Moi, est un témoignage direct du poète. Mais si l’on suit de près Hegel et sa méthode dialectique, le poème est le prolongement d’un point d’aboutissement ; alors un point de départ : le devenir. Il postule un état contraire à l’être qui est, lui, le lieu des synthèses et des transformations, les dérives du quotidien, le germe de tous les possibles. Le poème est Absolu et Concrétisation, contrairement au poète qui n’est que le vecteur d’une idéologie pensante. Le poème ou l’idée du poème doit nécessairement se réaliser en incantation à travers l’évolution de l’esprit. L’idée concrète, constituée en idée absolue par l’évolution de la pensée, s’extérioriserait dans l’Univers et deviendrait nature poétique. C’est de ce mouvement et pour avoir droit à l’existence, que le poème devient poétique. Le poème est donc l’expression de l’esprit.

d) SYMPHONIES TYPOGRAPHIQUES DES LIEUX : HAITI ET AILLEURS

Nul examen de conscience ne fut plus bénéfique que les éclatants hommages adressés à des amis, à des femmes, à des situations et à des lieux d’écriture. De l’approximation destinée à éclairer ses positions de poète, disait-on. Et pourtant. Puisque l’oeuvre d’art est le lieu d’aboutissement de l’idée par la pensée, le pays (ou les lieux) revêt, à la lumière d’Hegel, l’accord intime de l’ascension vers les cieux de la Beauté. Les lieux de la mémoire et des amitiés, dans la profondeur des correspondances comme dans la science mystérieuse des mots ensoleillés d’un « bain d’illusion », subsistent et renaissent de la matière poétique afin d’assurer le contrepoids de la vie et des « hasards maléfiques ». Telles sont les considérations voulues par le Poète en temps et lieu dans la communauté de la forme littéraire, si bien qu’il y a lieu d’une littérature de reconnaissance.

e) RHÉTORIQUE DE LA PRÉSENCE ET DE L’ABSENCE

C’est certes le romancier américain, Chester Himes, qui disait que « la présence de l’homme, c’est l’absence de l’écrivain ». Cette douce phrase, pourtant à la fois existentielle et psychométaphysique, impose l’apparition présente de l’homme qui fait oublier les tourments ; et l’absence de l’écrivain blessé dans sa mélancolie, laissé pour mort dans la trahison des pairs, engagé dans la cueillaison des rêves, encensé par l’éclairage de la joie païenne et l’ivresse momentanée qu’engendre l’isolement, la solitude pour écrire. Souvent l’absence de l’écrivain des détours urbains, des hasards de la ville, le conduit aux couchants de soleil de la volupté des mots, près des ordures de la Création et du vibrant amour de l’Absolu et de l’Esprit qu’est le Poème. Le Poème qui est l’examen de conscience de l’intéressé, confesse les fioritures de la présence comme de l’absence ; deux variations de la beauté et de l’illusion. L’absence, soit les affres de la page blanche ; et la présence, le tracé des coups de l’aile qui hantent l’imagination, sont les deux moments de possibilités ou possibles du ciel approprié par l’écrivain. Que dire de plus au-delà de cette surcharge de métaphores, d’images neuves et d’allitérations, de morphèmes et de supposés à destination musicale ? Rien d’autre que les impressions les plus étranges de la vie de l’auteur pour que le lecteur en jouisse, et que lui procure la beauté du poème. Sans craindre les images éprouvées par la syntaxe du vécu, le poète constate la différence entre les lectures avant et après l’écriture. Effectivement, on peut constater cette différence considérable entre l’inspiration et l’ouverture. L’inspiration qui se trouve confrontée à la page blanche ; en d’autres mots, au Néant. Mais l’ouverture qui s’apparente à la présence du poète dans les allées du rêve, qui représente le dialogue entre les mots et le langage des oppositions (incidentes, inversions, enjambements), prend appui sur des mots rares et riches d’émotions. Jusque-là, la volonté obstinée de reporter la poésie jusqu’aux fonds baptismaux et de s’évader d’un commun accord entre nous, les poètes.

Plus intéressante encore, l’absence de la mère à des heures tardives de l’adolescence (13-18 ans) qui nous a fait pressentir les attitudes futures du poète mélancolique qui se défendra, par les bienfaits du rêve contre les puissances infernales de l’absence. Choix partial du destin qui a laissé un goût amer et qui poussa le poète dans sa préférence des pièces aux compositions noires ou tristes d’un romantisme macabre du « départ » plutôt que l’esthétique du joyeux « retour ».

« L’œuvre à faire », c’est ce qui importe au poète. La présence d’excitants spirituels, tels les livres, les contacts amicaux et humains, la peinture ou la musique, seront toutefois nécessaires dans la mesure où l’idéal littéraire se trouve en équilibre avec la présence de l’autre. Isolement dans la solitude, voilà quasiment les deux amis intimes de la Création. Au-delà de l’inquiétude métaphysique de tout homme, le poète partage cette « nature » pour s’échapper au Néant qui le suit depuis la fondation des Temps, au Néant là où l’on ne pense plus : Le degré zéro de l’écriture (Roland Barthes).

Se faire « rare » à tous les sens de l’esthétique, voilà la règle que j’ai pressentie et adoptée dès le début de ma carrière d’écrivain comme étant l’éthique poétique, ou la sublime manière à suivre. De l’époque adolescente à l’âge adulte, une « mutation spirituelle » s’en est suivie, et ce, jusqu’au jour où je serai devenu celui de l’admirable et décisive métamorphose : Saint-John KAUSS.

LITTÉRATURE DE CONNAISSANCE :
LA THÉORIE À EFFETS PLURIELS OU DES PARADOXES

Avec la souplesse toute naturelle de mon tempérament et de mon indifférence des choses secondaires à ma progression et à la vie, j’ai censé trouver le secret de me faire comprendre, c’est-à-dire de comprendre ma littérature, et de passer à travers les mailles de tant de fausses louanges inattendues d’autres, par jalousie. Occupé surtout à surprendre par les voix (voies) inhabituelles des sons et musique (Mallarmé) et de la poésie des rythmes et du mouvement (Banville et Baudelaire), surtout de la poésie des images rares (Césaire, Giguère, Perse et Phelps) qui témoignerait, le plus souvent, de l’habileté et de la pureté des résurgences de souvenirs chez l’auteur, le sentiment de « l’impuissance » connu chez certains (surtout Mallarmé) n’a pas eu sa place dans ma vie littéraire malgré « l’exigence de perfection, la haute conception » que je me fais, comme lui, de l’art. L’invention des ressources poétiques (métaphores, sémantique, syntaxe, ponctuation...) comme la réinvention de celles déjà présentes ou amorcées, constituent les défenses extrêmes à la « curieuse stérilité » dont s’est plaint Mallarmé toute sa vie.

L’effet de l’inviolabilité dans l’écriture ; de l’étonnement dans le langage ; de la partition dans la lecture musicale ; de la permanence dans le message ; de l’arrogance dans la mise en place des symboles et images ; de l’accès aux métamorphoses paraboliques dans la narration et signification des entrevues et entretiens publiés ; la pause défendue du discours poétique ; le refuge immédiat dans la possible patience ; l’aristocratie des sigles hiéroglyphiques ; l’apparence de l’incommunicabilité immédiate des signes poétiques ou magiques, des mots eux-mêmes utilisés dans le langage des initiés, ont improvisé une nouvelle version de l’art poétique, de l’art surpluréel, de l’écrivain du XXIe siècle. L’écrivain surpluréaliste doit étonner malgré la cyclothymie ou la manie-dépression qui parfois l’habitent, malgré les différentes déceptions et maladies métapsychologiques qui l’ont conduit au désespoir involontaire. Il faut qu’il continue de fonctionner, suivant le mot d’ordre : L’Art de la riposte immédiate.

Si selon Mallarmé, « l’effet produit, sans une dissonance, sans une fioriture, même adorable, qui distrait, ----- voilà ce que je cherche » ; et pour Valéry « la littérature est l’art de se jouer de l’âme des autres (...). Étant donné une impression, un rêve, une pensée, il faut l’exprimer de telle manière qu’on produise dans l’âme d’un auditeur le maximum d’effet ----- et un effet entièrement calculé par l’Artiste. » Cette méthode, au demeurant incertaine, quant à sa réception / réaction par des lecteurs, de sorte qu’il faut tout mesurer, doser même les éventuels répliques et commentaires envers cette théorie, la théorie surpluréaliste. Cette théorie à effets pluriels, ou des paradoxes, propose outre la simultanéité du langage, mais aussi la générosité des propositions complémentaires. Près de sa solitude et de son désespoir, l’être surpluréel doit rechercher une solution à ses problèmes, et remuera de positives réflexions sur la question de l’ultime sacrifice. D’où les écrits pluriels qui l’entraînent sur des routes où personne n’avait jamais mis une telle conviction, un tel dévouement, à ouvrir, ascète de tous les instants.

CONCLUSION

Si par les techniques avancées de la linguistique, j’ai, à chaque manuscrit, le sentiment d’avancer, de progresser, de dépasser le geste primaire et essentiel des premiers poèmes ; en revanche l’idée (la pensée) de cet événement tant compréhensible qu’est le Surpluréalisme, duquel rayonnent des vibrations de désespoir et d’inquiétude passagère dans la présentation de l’homme du « dernier monde », serait d’être épuré de toutes hallucinations linguistiques ou d’obsession verbale. Mais de temps à autre, une autosuggestion de l’inconscient à l’état brut ; toutefois le pôle littéraire où se fixerait toute la puissance du Verbe ébranlé par l’angoisse vague du quotidien, demeure l’admirable subconscient, territoire d’application de la théorie à effets pluriels. Certes, c’est fermer la voie au Surréalisme, et d’ouvrir le pont du Surpluréalisme ; le poète alors devient prisonnier d’une évidente opposition, de cette antinomie insoluble, entre l’Idéal et le Réel. –
(Saint-John KAUSS)




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