Le responsable de l’organisme de défense des droits humains exprime des doutes sur la volonté du chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly, d’instaurer l’Etat de droit en Haïti, contrairement à ce qu’il ne cesse de claironner en ce sens. Il en veut pour preuve le fait que, depuis son accession à la présidence, il a renforcé la protection de l’ancien dictateur. Il l’invite, de plus, à des cérémonies officielles, comme ce fut le cas lors de la commémoration le 12 janvier dernier du second anniversaire du séisme du 12 janvier 2010, « dans l’intention manifeste de le réhabiliter aux yeux des victimes de la dictature ».
M. Espérance déclare avoir ainsi constaté que le président Martelly fait fi des engagements qu’il avait pris contre le règne de l’impunité, lors de la campagne électorale.
Par ailleurs, le directeur exécutif du RNDDH s’étonne que ce soit seulement le 20 janvier dernier, après maints déplacements du dictateur à travers le pays, que le juge d’instruction Carvès Jean ait décidé de le convoquer pour lui rappeler son assignation à résidence à Pétion Ville (Est de la capitale).
Le responsable de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH), Anthonal Mortimé, abonde dans le même sens que M. Espérance. Dénonçant le fait que le délai pour la publication de l’ordonnance du juge d’instruction est largement dépassé, il souligne que la protection donnée à l’ancien dictateur par l’équipe Martelly influe indéniablement sur le travail du juge Carvès Jean.
Revenu au pays le 16 janvier 2011, M. Duvalier qui a été depuis inculpé suite à de nombreuses plaintes déposées contre lui, a déjà effectué plusieurs déplacements dans le pays dans le cadre d’une démarche qui s’apparente de plus en plus à une véritable campagne politique. Lors de sa récente visite à Jacmel (Sud-Est) il a même remercié la population de lui avoir soumis son cahier de charges, lui promettant de répondre bientôt à ses attentes.
Radio Kiskeya