La candidate démocrate-chrétienne Mirlande Manigat se trouvait mercredi dans le nord du pays en vue de renforcer son assise électorale dans ce département après avoir mené campagne la veille à Fond-Verrettes et Thomazeau, deux communes de l’ouest.
Interrogé par Radio Kiskeya, le Sénateur Youri Latortue, membre très actif de l’état-major de campagne de Mme Manigat, souligne que celle qui pourrait être la première femme élue à la Présidence d’Haïti devait visiter plusieurs communes du nord où des rassemblements étaient prévus.
Arrivée largement en tête du premier tour des élections controversées de novembre et vainqueure dans six des dix départements, la secrétaire générale du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) cherche également à améliorer son score dans l’ouest, le sud-est et le sud où les résultats escomptés n’avaient pu être obtenus.
Le Sénateur Latortue, qui accompagne la candidate dans ses différentes tournées électorales, annonce qu’elle se rendra samedi dans plusieurs marchés publics de la région métropolitaine de Port-au-Prince avant de tenir un meeting, le même jour, dans le quartier populaire du Bel-Air (centre de la capitale).
Ce sera la troisième zone marginale pro-Lavalas de la ville à recevoir Mirlande Manigat après Solino et Bel-Air où des rassemblements réussis ont été organisés.
Pour sa part, Michel Martelly est en tournée électorale dans le nord-ouest où il a fait son premier arrêt au Môle Saint-Nicolas. Son conseiller juridique, Me Grégory Mayard-Paul, indique que le candidat-chanteur doit aussi avoir des rassemblements dans d’autres communes de ce département dont la métropole, Port-de-Paix, et Jean-Rabel.
L’avocat précise que "Sweet Micky" se rendra d’abord dans les régions qu’il n’avait pu toucher lors du premier tour.
Le nord-est et l’important département de l’Artibonite (nord) représentaient le talon d’Achille du prétendant qui y avait enregistré ses scores les plus faibles.
Par ailleurs, dans sa course à la Présidence, la rivale de M. Martelly a reçu mercredi l’appui du Réseau national des étudiants haïtiens (RENEH) dont le porte-parole est Martial Bénêche, ancien leader des étudiants contestataires qui avaient engagé, pendant plusieurs mois, un bras de fer avec le décanat de la Faculté de médecine de l’Université d’Etat.
S’exprimant lors d’une conférence de presse dans les locaux de la Faculté, Bénêche a justifié le soutien déclaré de RENEH à la candidature de Mme Manigat en raison de son savoir, son expérience et sa moralité. "Un cordonnier ne peut pas confectionner des pantalons, chacun doit faire ce qu’il a la capacité de faire. Celui qui sait chanter continuera à chanter", a répété à l’endroit de "Sweet Micky" le porte-parole qui rappelle le lourd héritage que devra assumer le ou la successeur (e) de René Préval.
De nombreux sinistrés du séisme sont encore sous les tentes, la souveraineté nationale est menacée et l’immoralité gagne du terrain, a fait savoir Martial Bénêche selon qui d’autres organisations étudiantes du Cap (nord), des Gonaïves (Artibonite, nord) et des Cayes (sud) vont aussi endosser la candidature de Mirlande Manigat, dans les prochains jours.
De l’avis de certains observateurs, la campagne électorale risque d’être animée et de susciter des débats passionnés sur des thématiques sensibles et quelques grands tabous de la société haïtienne, comme l’opposition des classes sociales et l’identité politique des élites économiques, à l’approche d’une échéance cruciale pour l’avenir du pays.