De nouvelles complications ont surgi jeudi dans le processus de ratification du Premier ministre désigné, Daniel Rouzier, alors que la commission spéciale chargée de vérifier ses pièces à la Chambre basse s’apprêtait à remettre son rapport sans pouvoir disposer notamment du passeport actuel du candidat ni de sa carte de résidence aux Etats-Unis.
Au moment où un draft mis en circulation faisait état d’éventuelles recommendations défavorables à M. Rouzier, plusieurs membres de la commission ont émis des doutes sur les contributions fiscales de l’homme d’affaires qui ne refléteraient pas l’importance de ses entreprises opérant sur le marché.
Le Député N’Zounaya Bellange Jean-Baptiste, élu comme le Président Michel Martelly sous les couleurs de Repons Peyizan, a indiqué que la commission spéciale dont il fait partie entendait -contrairement à la tradition- rester neutre dans les conclusions de son rapport et laisser ainsi à l’assemblée le choix d’approuver ou nom la nomination de Daniel Rouzier.
Pour leur part, Luberne Pierre et Amiot Luystz, respectivement vice-président et secrétaire-rapporteur, ont donné l’assurance que le rapport de la commission devait être remis jeudi en fin de journée au bureau de la Chambre des Députés. Aucune date n’était encore retenue pour une séance en assemblée sur le dossier.
Les deux parlementaires ont soigneusement évité de révéler si l’ensemble des informations recueillies sur le Premier ministre désigné sont satisfaisantes au regard des exigences constitutionnelles.
Pour poursuivre sa route vers la Primature, M. Daniel Rouzier, 50 ans, devra obtenir un vote favorable à la Chambre basse qui lui donnerait le droit de subir la même épreuve au Sénat avant le grand oral en chambre séparée sur sa déclaration de politique générale. Dans le cas contraire, la procédure de ratification prévue en quatre étapes devra recommencer avec la désignation d’un autre Premier ministre.
A l’occasion de son premier mois passé au pouvoir en compagnie du gouvernement démissionnaire du Premier ministre sortant, Jean-Max Bellerive, le nouveau Président Michel Martelly a appelé mercredi les parlementaires à approuver son choix tout en dénonçant les "barricades" qui handicapent l’action de son administration.