Son épouse, qui l’accompagne, a dit qu’il avait été très touché par le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Il aurait aussi embrassé le sol à sa descente d’avion et déclaré : « Haïti mon pays, le pays de Dessalines », en référence au héros de l’indépendance.
Elle a aussi précisé que M. Duvalier possédait un passeport diplomatique, obtenu il y a quelque année du gouvernement provisoire ayant succédé à Jean-Bertrand Aristide.
Des anciens officiels de son régime, dont son ministre des Affaires étrangères Adrien Raymond et son chef de la garde présidentielle de l’époque, étaient là pour l’accueillir.
Il est passé par les bureaux de l’immigration pour les formalités administratives avant de se rendre à son hôtel dans un convoi de véhicules de ses partisans.
Jean-Claude Duvalier est revenu à bord d’un avion d’Air France qui s’est posé en fin d’après-midi à Port-au-Prince.
Des centaines de curieux, mais aussi d’anciens partisans et adversaires, ont afflué aux portes de l’aéroport alors que les médias locaux diffusaient la nouvelle de son retour. Une foule compacte s’est par la suite assemblée sous les fenêtres de son hôtel.
« On ne s’attendait pas à tout cela, on n’avait averti que quelques amis », a commenté sa compagne Véronique Roy.
La nouvelle de son départ de France avait d’abord été annoncée par une source diplomatique à Paris. Un responsable de l’aéroport de Port-au-Prince a confirmé son arrivée.
Une dictature impitoyable
En 2007, Jean-Claude Duvalier était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne.
Le président sortant René Préval avait à l’époque dit que l’ex-dictateur, accusé de détournements de fonds pendant l’exercice de son pouvoir, n’échapperait pas à la justice.
Les fonds détournés sous le couvert d’oeuvres sociales sont estimés à environ 100 millions de dollars.
la dictature de Jean-Claude Duvalier a été marquée par une multiplication des atteintes aux droits de la personne. Le régime Duvalier fils a été responsable de la torture et de la mort de nombreux opposants politiques. Un climat de terreur, entretenu par sa police secrète, les Tontons macoutes, régnait sur le pays.
Ce retour imprévu de l’ancien président survient alors que l’impasse politique demeure, trois semaines avant la fin du mandat de René Préval. Le second tour de l’élection présidentielle tenue le 28 novembre a été repoussé sine die.
Aucune interdiction de revenir au pays ne pesait sur Jean-Claude Duvalier.