"Donc être éliminé dès maintenant serait une énorme déception", ajoute l’international, double buteur face aux Iles Vierges Américaines en septembre (6:0). Impérial sur les trois premiers matches (17 buts marqués pour 2 encaissés), Haïti a perdu deux points précieux contre Curaçao à domicile le mois dernier. Une contre-performance qui place la troupe d’Edson Tavares dos au mur. Du coup, la défaite est interdite le 11 novembre sur la pelouse du leader à St John’s.
"On fera ce qu’il faut, je suis confiant", affirme Alexandre, international depuis 2008. "Il n’y a aucun droit à l’erreur sur ce match : si on perd, c’est terminé. La pression est énorme mais nous avons les qualités techniques et mentales pour répondre présent. Avec le soutien du public, tout sera différent", explique le natif de Verrettes, toujours en course dans les play-offs MLS avec la franchise de l’Utah.
Plus ambitieux
Absente de la grand-messe mondialiste depuis 1974, la nation des Caraïbes s’est relevée du terrible séisme de janvier 2010, dans lequel la famille du football haïtien a perdu de nombreux membres. Quart de finaliste de la Gold Cup de la CONCACAF en 2009, les Grenadiers tirent profit de nouveaux renforts, séduits par le sélectionneur brésilien, à l’image du buteur lensois Jean-Eudes Maurice, fraîchement appelé et déjà décisif, ou Reginal Goreux, défenseur du Standard de Liège.
"Même si le quart de finale en Gold Cup donne une idée de ce dont nous sommes capables, la différence avec le passé, même récent, est que désormais, beaucoup de joueurs connaissent le haut niveau dans leur championnat", confirme Jean-Marc Alexandre. "Ils sont plus ambitieux, pour leur propre carrière, mais également avec l’équipe nationale. Ils sont là pour être les meilleurs des Caraïbes et pas uniquement pour toucher une prime et faire leur devoir."
Dauphin du surprenant leader Antigua-et-Barbuda, avec 10 points glanés en quatre sorties, Haïti a 90 minutes pour pérenniser le travail réalisé par Tavares, successeur de Wagneau Eloi en 2010. "Depuis un an nous avons progressé, il n’y a aucun doute. L’entraineur a apporté une philosophie offensive qui colle à nos mentalités", explique Alexandre. "Son message passe très bien et son système correspond à nos qualités. Si chacun joue à son meilleur niveau en équipe nationale, c’est grâce à lui"
Rendre le public heureux
Mais le vieux briscard brésilien profite aussi d’un changement de mentalité dans un vestiaire aussi sain qu’ambitieux. "Pour la première fois depuis longtemps, nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Nous avons le même objectif, ensemble. Le collectif prime sur les individualités et c’est une énorme différence par rapport au passé", se félicite le milieu de terrain du champion de MLS en 2009. Non qualifié pour la dernière Gold Cup, Haïti est armé pour revoir la vie en rose. "La majorité des joueurs dans l’équipe ont 25-26 ans, donc on sait qu’on sera ensemble pour quelques années. C’est ce qui donne cette soif de vaincre, avec la fierté de rendre notre peuple heureux."
Ce peuple haïtien, justement, vibre déjà pour l’affrontement du 15 novembre face aux Bulldogs. Pour que le choc soit une fête Alexandre et sa bande savent ce qu’ils leur restent à faire quatre jours plus tôt à St John’s.
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