Le sit-in, réunissant les membres du Mouvement Démocratique Populaire (Modep), Antèn Ouvrye (Antenne Ouvrière) et de l’Union des Normaliens d’Haïti (Unoh), s’est déroulé sans incident sous le regard des agents de la police nationale et de la Minustah.
« Nous n’avons pas besoin de chars. Ce qu’il nous faut ce sont des techniciens, des gens qui peuvent nous aider », a signalé Josué Mérilien, qualifiant la Minustah de « force d’occupation qui a causé beaucoup de torts au pays ».
Les manifestants ont lancé des slogans contre le président René Garcia Préval et les soldats de la mission onusienne, dont l’intervention dans l’enceinte de la faculté d’ethnologie le 24 mai dernier.
Le plan de reconstruction, conçu par le gouvernement, a lui aussi été rejeté.
« C’est un pays occupé, qui n’a donc pas la latitude nécessaire pour produire un plan de reconstruction », a soutenu André Michel du regroupement politique dénommé Groupe des 77.
Par ailleurs le Brésil, responsable du haut commandement de la Minustah, et le président Lula ont été sévèrement critiqués et accusés d’appuyer un « plan néolibéral » contre les intérêts véritables de la nation haïtienne.
« A présent, je crois qu’il est temps pour nous autres haïtiens de faire en sorte d’avoir une force nationale, capable d’assurer la sécurité du pays. D’ailleurs, en dépit de la présence de la Minustah, l’insécurité ne cesse pas de gagner du terrain », a souligné Josué Mérilien.
Une lettre, adressée au président Lula et contenant l’ensemble des revendications exprimées, a été remise à l’ambassade brésilienne par le professeur Mérilien.
L’ambassadeur brésilien, accrédité en Haïti, Igor Kipman, a reconnu le droit des contestataires de manifester pacifiquement.
Cependant, il a exprimé son désaccord avec le terme « force d’occupation ».
« La Minustah est là, parce que le gouvernement haïtien l’a demandé et parce que c’est une décision du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) », a-t-il dit.
Selon l’ambassadeur Kipman, l’intervention des casques bleus, le 24 mai 2010, à la faculté d’ethnologie « est une erreur » et « un incident isolé »