Détenu depuis le 8 septembre dernier à Santo Domingo, l’homme de 31 ans, identifié preuves à l’appui comme Amaral Duclona, n’a cessé de contester cette identité, affirmant à tue-tête qu’il s’appelait Berthone Jolicœur. Les responsables du service d’immigration et des archives nationales d’Haïti ont, en revanche, confirmé qu’il s’agissait bel et bien de l’individu recherché qui avait profité des défaillances de l’Etat civil pour se procurer deux actes de naissance et deux passeports sous la double identité d’Amaral Duclona et de Berthone Jolicœur. Le mois dernier, le Président René Préval avait reçu au Palais National (siège de la Présidence) une imposante délégation judiciaire et diplomatique dominicaine à laquelle il avait remis un lot de documents prouvant l’identité d’Amaral Duclona. Celui-ci avait pris une part active à la campagne électorale du chef de l’Etat, en 2006. Outre le meurtre du consul Henri Paul Mourral, tué le 31 mai 2005 à Port-au-Prince, l’ex-chef de gang serait responsable de l’enlèvement suivi de l’exécution, en 2004, de Claude Bernard Lauture, un homme d’affaires français d’origine haïtienne. Inculpé de double meurtre en Haïti, le suspect circulait librement dans l’impunité totale avant de se réfugier en République Dominicaine. Durant la période noire de "l’Opération Bagad", une vaste campagne de terreur que les partisans armés de l’ancien Président Jean-Bertrand Arisride avaient déclenchée à sa chute, en février 2004, Amaral Duclona régnait en maître à Belekou, l’un des quartiers de Cité Soleil, où la violence criminelle ne connaissait aucune limite.
Avant son arrestation par la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD), le présumé bandit notoire menait une vie de pacha à Casa de Campo, un complexe touristique ultramoderne de la province dominicaine de La Romana (est).
Hasard du calendrier ou décision programmée, l’annonce de l’extradition prochaine d’Amaral Duclona coïncide avec la visite officielle qu’effectue en France le Président dominicain, Leonel Fernàndez. spp/Radio Kiskeya