Faisant l’historique du choix de cette date, ces derniers ont évoqué la décision de plusieurs promoteurs internationaux du Créole de fonder un groupe dénommé « Bandil Kreyòl », qui a créé la Journée Internationale de la Langue créole en choisissant, sur une proposition faite par la Dominique, le 28 octobre pour sensibiliser davantage sur l’importance de la langue Créole.
« La journée Internationale de la langue Créole n’est pas tout simplement une fête, mais constitue un moment symbolique pour expliquer à la génération montante l’histoire de cette longue lutte pour promouvoir le Créole et lui donner sa place dans la société », souligne Pierre Vernet, doyen de la faculté haïtienne de linguistique appliquée (Fla) dans une conférence prononcée le 20 octobre 2009 sur le thème « Démarches nécessaires à l’application d’une politique linguistique en Haïti » et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Autrefois, défendre le Créole était un motif d’arrestation et d’incarcération à Fort-Dimanche » [Ndlr : centre carcéral et haut lieu de la répression sous la dictature des Duvalier, de 1957 à 1986], se rappelle-t-il.
La recherche scientifique sur le Créole constitue aussi un autre moyen de promotion de cette langue, selon le doyen de la Fla qui déplore le manque de fonds alloués par l’État haïtien pour la réalisation de recherches dans l’Université d’État d’Haïti, notamment la Fla, ce qui pourrait pourtant donner des résultats féconds.
Pierre Vernet se réfère aux théoriciens de l’approche phylogénétique (centrée sur l’étude de l’origine et de la formation des langues) qui sont très intéressés à la recherche sur la langue Créole, en raison des nombreuses connaissances qu’elle pourrait offrir, par exemple, pour les systèmes de communication artificiels, pour l’informatique, la traduction automatique en plusieurs langues, etc.