Certains représentants et pasteurs des cultes réformés, sans dire qu’il s’agit là d’un mouvement d’ensemble, s’arrogent le droit de violer les lois de la république, d’envahir les espaces privés et publics, en toute impunité, avec la complicité par peur ou par laxisme des mairies, de la police et de cette fiction qu’on appelle le ministère des cultes. La liberté de religion doit être absolument préservée et tous les cultes doivent pouvoir s’exprimer. Mais, ce n’est pas de la liberté des cultes qu’il s’agit ici, c’est de la violation des droits des citoyens. Et de la production d’un discours – là encore, rien ne permet de dire que ce soit un mouvement d’ensemble – agressif, belliqueux, obscurantiste et sectaire. Cet homme que j’ai entendu malgré moi (le vacarme m’a sorti de mon sommeil) se proposer de battre un enfant jusqu’à se rompre les os et proposer aux membres de son église de faire de même, officie au nom d’une structure organisée, enseigne à des enfants dans une institution scolaire liée à son église. Et je l’ai aussi entendu prêcher que la famille n’est rien, que tout humain cache un monstre, que les voisins sont des ennemis qui vous veulent du mal, que tous les malheurs du pays, y compris le manque de travail, d’écoles et d’hôpitaux, sont l’œuvre des « bakas ».
Je me pose alors deux questions : l’une porte sur la protection des droits des citoyens et s’adresse aux responsables de nos institutions gouvernementales : l’Etat n’a-t-il pas la responsabilité de garantir la liberté des cultes et de forcer l’exercice de cette liberté à rester dans les limites de la loi ? La deuxième, je la poserais en premier lieu aux responsables des cultes réformés : suffit-il de croire pour avoir droit au prêche et ont-ils conscience des horreurs obscurantistes qu’ils expriment et des pratiques rébarbatives auxquelles s’adonnent des personnes qui se réclament de ces cultes ?