Mise à jour le 26 septembre
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S’il suffisait d’aimer Césaire ?

Chantre de la Négritude, ex-député-maire de la Martinique, ami de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire symbolise l’engagement d’une littérature francophone et du peuple antillais. En décembre 2005, il avait refusé de rencontrer Nicolas Sarkozy.

En mars 2006 il change d’avis... "Ce n’est pas vrai que nous n’avons rien d’autre à faire que d’être des parasites dans ce monde [...] aucune race n’a le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force, et il y a une place pour tous au rendez-vous de la victoire."

Une rencontre avec le Ministre de l’Intérieur, le festival "Francofffonies !" et le Salon du Livre à Paris, comment ne pas parler d’Aimé Césaire !

Il avait refusé de rencontrer Sarkozy à cause de l’article de loi concernant le "rôle positif" de la colonisation. Un article qui a finalement été retiré à cause des remous provoqués, jusque dans cette France d’Outre-mer justement. Puis, le 10 mars, Aimé Césaire acceptait sans heurt de recevoir Nicolas Sarkozy.

Petits échanges

Alors que M. Sarkozy offrait à l’illustre écrivain un dictionnaire des philosophes et son propre livre Les religions, la laïcité, l’espérance, Aimé Césaire lui dédicaçait Discours sur le colonialisme : "À Nicolas Sarkozy, cette page d’histoire d’un pays certes, mais significative de l’histoire mondiale, de la lutte des hommes pour un monde nouveau. Le tout dépend de la génération nouvelle parmi laquelle nous reconnaissons Nicolas Sarkozy."

Né en 1913 en Martinique, Aimé Césaire sera un très bon élève. Prix d’excellence en français, anglais, latin et histoire ; boursier au lycée Schoelcher et au lycée Louis Le Grand où il prépare le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Mais une fois en Métropole, il comprend qu’il est plus noir que français...

C’est en France, à Paris, qu’il rencontre l’Afrique avec Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas. Ils inventeront le mouvement de la Négritude. Celui-là même qui "affirme la solidarité de la diaspora avec le monde africain", selon Césaire.

De retour aux Antilles, en Martinique, en 1936, Césaire écrit "Cahier d’un retour au pays natal ; en 1947, il participe à la fondation du journal "Présence Africaine" ; en 1950, il publie "Discours sur le colonialisme". Il sera élu maire et député sous la bannière communiste, mais quittera le parti en 1956. C’est alors qu’il fondera le parti progressiste martiniquais. Il travaillera ensuite à la "départementalisation" de la Martinique.

Césaire s’est retiré de la vie politique à quatre-vingts ans en 1993, mais son aura politique reste toujours forte dans cette France "nègre", comme l’ont démontré les événements de décembre dernier... Deux universités, l’une belge et l’autre norvégienne, proposent Aimé Césaire pour le Prix Nobel de la Paix 2006...

• Le 8 avril, au Centre Culturel Robert Desnos de Ris-Orangis, la Compagnie de la Comédie Noire interprétera l’adaptation de "Cahier d’un retour au pays natal". Bibliographie d’Aimé Césaire • "Cahier d’un retour au pays natal" (poésie), in revue Volontés, Paris 1939, édité en 1947 par les éditions Bordas avec une préface d’André Breton, écrite en 1943. Les rééditions, depuis 1956, le furent par les éditions Présence Africaine.

• "Les Armes miraculeuses" (poésie), Éd. Gallimard, Paris 1946. Réédité en 1970 dans la collection de poche "Poésie". Plusieurs poèmes parurent dans la revue "Tropiques" entre 1941 et 1944.

• "Soleil cou coupé" (poésie), Éditions K., Paris 1948.

• "Corps perdu" (poésie, illustrations de Picasso), Éd. Fragrance, Paris 1949.

• "Discours sur le colonialisme" (essai), Éd. Réclame, Paris 1950. Réédité par Présence Africaine en 1955, l’édition de 1973 est déjà la sixième.

• "Et les chiens se taisaient" (théâtre), Éditions Présence Africaine, Paris 1958. Réédité en 1962, paru dès 1946 dans "Les Armes miraculeuses", sous forme de poème.

• "Lettre à Maurice Thorez" (essai), Éd. Présence Africaine, Paris 1956.

• "Ferrements" (poésie), Ed. du Seuil, Paris 1960.

• "Toussaint Louverture" (essai), Club Français du Livre, Paris 1960. Réédité par Présence Africaine en 1962.

• "Cadastre" (poésie), Éditions du Seuil, Paris 1961, version définitive et "résumée" des précédents "Soleil cou coupé" et "Corps perdu".

• "La Tragédie du Roi Christophe" (théâtre), Éd. Présence Africaine, Paris 1963. Édition de poche en 1970.

• "Une saison au Congo" (théâtre), Éditions du Seuil, Paris 1965. Édition remaniée en 1967 et édition du texte définitif en 1973.

• "Une tempête" (théâtre), Éd. du Seuil, Paris 1969. Parution, en 1968, dans le n° 67 de la revue "Présence Africaine".




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