Mise à jour le 26 septembre
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Les pauvres enfants d’Haïti, à quand leur chance ?

Le 12 juin dernier, c’était la journée mondiale contre le travail des enfants. Quelques organisations du pays ont fait de leur mieux pour que cette journée ne passe pas inaperçue.

Après 202 ans d’indépendance, la situation des enfants d’Haïti ne fait qu’empirer. Malgré les affiches dans les rues, les pancartes, les banderoles et les publicités télévisées en faveur des droits des enfants, leur situation ne reste pas moins compliquée. Pourtant l’avenir de notre petit pays dépend d’eux.

par Gerdine JOSEPH

Partout dans le monde la situation des enfants pauvres est à peu près la même. Chaque jour, le nombre d’enfants en difficultés ne cesse d’augmenter. Notamment dans le cadre du travail des enfants. Mais pour la première fois selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) le nombre d’enfants qui travaillent dans le monde à diminué de 11% entre 2000 et 2004, reculant de 246 à 218 millions, soit deux tiers, agés entre 5 à 17 ans. 5,7 millions d’entre eux sont soumis aux travaux forcés en travaillant dans les secteurs divers comme les champs de mines, mais surtout l’agriculture, un secteur très dangereux vu qu’ils ont affaire aux pesticides. D’autres sont livrés à eux-mêmes.

En Haïti, la misère ne fait qu’empirer et les enfants se trouvent de plus en plus en difficultés. Ici, les enfants sont plus de 300000 dont 75%, des filles, travaillent comme domestiques. Parmi eux, 170000 orphelins et 13000 livrés à eux même errant dans les rues avec plus de 2000 rien qu’à port-au-prince.

Pourquoi ces enfants sont il abandonnes ? La raison est simple. Soit parce qu’ils sont orphelins et n’ont nulle part où aller, soit parce que leurs parents ne peuvent pas s’occuper d’eux, faute d’argent. Car en Haïti, 47% de la population vit avec moins de 5 gourdes (1$us) par jour du fait du taux de chômage élevé, soit plus de 80%. De nos jours, les enfants des rues sont devenus très dangereux. Ils sont prêts à faire n’importe quoi pour survivre dans la jungle, comme voler ou tuer. Très souvent, ils guettent les passants dans les rues et leur demande l’aumône afin de mieux les traquer car ils sont pour la plupart au service des chefs de gangs et piègent les gens avec leurs faux air innocents.

Certains n’ont jamais eu la chance d’aller à l’école. D’autres disent que l’école ne sert à rien et pensent que la seule façon de gagner leur vie est de prendre les armes. Dans les quartiers les plus défavorisés comme Cité Soleil, des enfants de 8 à 12 ans manient très bien les armes de haut calibres comme les m-1 et les fusils de chasse. Mais la plupart de ces enfants démunis sont dans les rues à essuyer les voitures, voler et prendre de la drogue telle que la marijuana, les diluants (thinner), la colle (utilisée par les cordonniers généralement appelée ciment qu’ils inspirent). Aussi pauvre qu’ils puissent être, ils peuvent s’en procurer pour 5 gourdes. Ils disent aimer la sensation de déséquilibre et perdu que ça leur procure car ça les aide à oublier leur misère et leur enlève le peu de dignité qui leur restait afin de pouvoir tout faire, voler, violer, kidnapper, même tuer s’il le faut. Dans ces conditions, il est difficile de les protéger. En novembre 2004, des dizaines d’enfants auraient été tués par des ex-militaires qui prenaient un malin plaisir à les exterminer, juste pour le sport. Un citoyen américain qui se trouvait en Haïti et qui possède une organisation pour abriter et nourrir ces enfants là a dit :« ils justifient l’assassinat des ces gamins en les présentant comme des vagabonds en disant qu’ils “nettoient les rues”. Le 11 novembre 2004, trois enfants respectivement âgés de 7, 12 et 15 ans ont été attrapés par ces hommes, furent d’abord férocement battus, puis ils placent des sacs noirs sur leur tête avant de les tuer par balles ».

Quand aux filles, leur sort est un peu différent mais pas moins dangereux. On les voit le jour défiler dans les rues avec leurs petites robes déchirées et sales en demandant de l’argent aux passants mais le soir elles ne travaillent pas comme mendiants ou simples domestiques mais comme des prostituées. Certaines ont commencés depuis l’âge de 8 ans. Pour elles, c’est normal de travailler ainsi afin de survivre puisqu’elles ont été élevées dans cette logique. C’est en général au décès de leurs parents qu’elles vont habiter chez leurs tantes ou oncles qui les font travailler afin de ramener de l’argent à la maison. Certaines ont laissé leur petit village de la province pour venir “chercher la vie” à Port-au-Prince en travaillant afin d’aider leur famille. Mais en cherchant la vie, elles la détruisent parce qu’elles sont parfois contraintes à prêter services à des hommes bien plus âgés qu’elles sans préservatifs. Sous peine de perdre leurs clients et l’argent elles se sentent obligées d’accepter même si ça met leur vie en danger. Et tout ça, pour aussi peu que 5 gourdes et le pire, c’est que très souvent, elles travaillent sous commission. Beaucoup d’entre elles meurent du sida et des autres maladies sexuellement transmissibles et n’ont plus qu’à attendre leur mort dans un coin puisque personne ne veut plus d’elles et ne peuvent les aider.

Le fait d’être orphelins et pauvres n’est pas une raison valable d’abandonner ces enfants dans les rues ainsi. Certaines organisations privées font de leur mieux pour les aider en leur apprenant des métiers comme l’art, la peinture, la sculpture et leur donne au moins un repas par jour. Mais à un certain âge, ils doivent laisser la place à un autre. Mais ces organisations sont peu nombreuses et n’ont pas beaucoup de moyens afin de pouvoir tous les envoyer à l’école et prendre soin d’eux comme ils le devraient. Si l’état de ce pays avait pris ses responsabilités en mettant sur pied des organisations sociales capable de les soigner, ils n’auraient pas eu besoin de s’adonner à toutes sortes d’activités qui pourraient nuire à leur bien être et à celui de la population. S’ils sont ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est parce que nous les avons oubliés. Parce que l’état haïtien les a oublié. Personne ne reconnaît leur droit. Leur droit à la vie, à la santé, à l’éducation et personne ne leur a appris les valeurs familiales et sociales. Alors, comment pourraient ils être autrement ?




BÔ KAY NOU


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