Mise à jour le 26 septembre
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Le Festival International du Film Haïtien prescrit une cure du rire comme thérapie

La comédie CHOMÉCO
Fiction d’expression créole
Haïti, 2006, réalisée par Richard J. Arens
suscite des réflexions

Par Marie Flore Domond

Pour mettre un bémol sur le « Haut-Chant » du désespoir des habitants d’Haïti, face à la crise de terreur, le réalisateur Richard J. Arens s’est servi de la note du divertissement en offrant la comédie CHOMÉCO. Le superlatif qu’on semble attribuer aux irrémédiables chômeurs, répond par contre au besoin de la comédie satirique. L’histoire va au-delà des mœurs de la société, elle s’attaque même aux tares héréditaires, ce qui fait du moyen métrage, une comédie de situation absurde. Un des représentants du film a avoué que le produit était encore à l’état brut et qu’à l’avenir, le public pourrait s’attendre à un résultat mieux peaufiner.

Comparativement à plusieurs films sélectionnés pour le compte de la 2ième édition du Festival International du film Haïtien, lesquels laissent une impression de pro-gangsterisme à force d’illustrer des invasions de domicile, des kidnappings et autres conduites barbares, Choméco fait partie du menu de la détente inoffensive. Bien que les personnages soient maladroits, ils sont indéniablement animés de bonne foi. Comme un des personnages persuadé de bien faire en modifiant le rapport médical d’un éventuel employeur. Ce dernier s’est mis en tête que c’est inacceptable qu’une personne qui va lui offrir un emploi ait des notes négatives figurant sur son dossier. Ainsi, le temps que le cadre s’absente un moment, il décide indiscrètement d’ouvrir l’enveloppe et de changer le diagnostic négatif en positif. Imaginer la surprise du bénéficiaire du résultat.

De plus, le niveau d’antagonisme dans leurs échanges interpersonnels, ne dénote rien de criminel, ni de malveillant. Il est vrai que pour leur entourage immédiat, les deux protagonistes principaux prennent vite une posture détestable qui amuse les spectateurs.

Le film ne déclenche pas le fou rire, mais suscite quand même assez d’intérêt pour qu’on se demande si la connotation FICTION n’est pas une porte de sortie pour certains réalisateurs qui en profitent pour déborder le cadre de la vocation cinématographique dans un certain voyeurisme indécent. Le rôle principal du 7ième Art avant tout, n’est-ce pas de divertir selon l’avis de plusieurs. ?

Certes, on a déjà vu des cinéastes habiles prendre position de la dénonciation en relatant certains faits courants. Spike Lee l’a formidablement démontré dans : L’informateur mettant en vedette les acteurs Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster, Willem Dafoe, Jonnie Brown, Marcia Jean Kurtz, Florina Petcu, Curtis Mark Williams. Un excellent film à voir absolument.

Plusieurs réalisateurs ne se contentent pas de décrire chronologiquement des fractions de réalité des citoyens d’une quelconque société. Surtout si ces derniers sont victimes quotidiennement des cruautés qui dépassent l’entendement.

En fait, il y a t-il moyen d’offrir des films d’action de qualité en évitant les bains de sang, la violence extrême, les grossières tueries non justifiées ? Dans le contexte haïtien, les spectateurs du 10ième département sont plus au moins incommodés par le déchaînement démentiel de violence et d’agressivité projeté par le cinéma américain principalement. Cependant, ne se sentent-ils pas plus concernés en envisageant qu’un parent, un ami qui vit au pays natal n’est peut-être pas à l’abri des tourments et péripéties manifestés dans les histoire dites fictives traitées dans les longs métrages haïtiens ?

Pour les familles de nombreuses victimes de meurtres fortuits, est-il suffisant de romancer une histoire d’horreur pour dissiper leur tristesse, leur détresse... Dans cette perspective, les artisans rendent-il réellement service au cinéma haïtien ? Il ne s’agit pas ici de dire cœur sensible s’abstenir. Et l’esprit de compassion alors ! L’angle de sensibilité dirait-on dans le jargon cinématographique.




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