Le Président René Préval a fait savoir samedi lors d’une visite surprise en République Dominicaine que le sort de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, de retour depuis une semaine après 25 années d’exil en France, se trouve entre les mains de la justice.
Le chef de l’Etat sortant a aussi indiqué que l’intéressé a été placé en résidence surveillée afin de répondre des charges retenues contre lui.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue dominicain, Leonel Fernàndez, le dirigeant haïtien a aussi souligné que la constitution interdisait l’exil. Par conséquent, dit-il, l’ex-Président Lavalas Jean-Bertrand Aristide, réfugié depuis 2004 en Afrique du Sud, est libre de revenir à Port-au-Prince comme l’a fait M. Duvalier.
Selon la presse dominicaine, la crise post-électorale dans laquelle Haïti est plongée depuis environ deux mois et la meurtrière épidémie de choléra étaient au menu des discussions entre MM. Préval et Fernàndez qui ont duré plus de trois heures.
Ce dernier a catégoriquement démenti les rumeurs faisant état de demandes d’asile politique en faveur de membres de son régime que le Président haïtien aurait formulées.
"Il n’y a pas de risques de vide politique en Haïti le 7 février. Il existe un mécanisme constutionnel prévoyant que le Président parte ou continue à exercer ses fonctions jusqu’au 14 mai", a ajouté le premier mandataire dominicain. Il annonce que le 31 janvier, le Conseil électoral provisoire aura à présenter des recommandations sur la tenue du second tour des présidentielles du 28 novembre confrontées à des contestations.
Au cours de sa visite dans la capitale dominicaine, le Président haïtien, dont le mandat constitutionnel expire dans deux semaines, était accompagné de son Premier ministre, Jean-Max Bellerive, de l’ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, Rubén Silié, et du consul général Carlos Castillo.
La délégation est rentrée en fin d’après-midi à Port-au-Prince à bord d’un hélicoptère comme elle était partie.