L’officier supérieur canadien Bernard Ouellette, chef d’état-major de la composante militaire de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH), a été relevé de ses fonctions par Ottawa qui n’a plus "confiance" en lui, a annoncé samedi le porte-parole du ministère canadien de la défense.
"C’est une décision qui a été prise par la hiérarchie" militaire canadienne, "en raison de l’incapacité du colonel Ouellette à répondre ces derniers mois à la baisse de moral des casques bleus et à maintenir la cohésion des équipes", a confié Jay Paxton, porte-parole du ministre Peter MacKay.
"Il a perdu la confiance" de l’état-major canadien, a-t-il poursuivi ajoutant qu’une enquête interne avait été ouverte sans toutefois préciser l’objet de cette investigation.
De leur côt1é, différents médias canadiens révèlent que le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper reproche notamment au colonel Bernard Ouellette d’avoir eu une "relation inappropriée" dont la nature n’a pas été explicitée. M. Paxton s’est refusé à commenter cette allégation.
Il n’était pas non plus capable d’indiquer si le haut gradé avait déjà quitté Haïti où il dirigeait les 7.000 soldats faisant partie de la composante militaire de la MINUSTAH, déployée dans le pays depuis 2004.
Très expérimenté, l’officier a notamment servi en Bosnie, l’une des républiques de l’ex-Yougoslavie.
La presse canadienne rappelle que son renvoi intervient un peu plus d’un mois après celui du brigadier-général canadien Daniel Ménard, relevé de ses fonctions de commandant de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan après également des allégations de "conduite inappropriée".
Dans un communiqué rendu public à Ottawa, le ministère de la défense avait affirmé qu’il avait violé "les directives de relations personnelles et de fraternisation des forces canadiennes".
Dans la même veine, il faut souligner que des casques bleus sri-lankais avaient été simplement rapatriés après avoir été accusés d’avoir abusé sexuellement des jeunes filles haïtiennes, il y a un peu plus de deux ans. A ce jour, aucune sanction n’a été annoncée contre ces militaires malgré les promesses répétées des autorités haïtiennes et onusiennes.