La séance de ratification du choix du Premier ministre désigné, Laurent Lamothe, se tiendra ce jeudi à la Chambre basse, a annoncé mardi sur les ondes de Radio Kiskeya le Député de la Croix-des-Bouquets (ouest), Jean Tholbert Alexis, chef de file du bloc parlementaire GPR.
Cette décision a été prise lundi après-midi en conférence des présidents, peu après la remise au bureau de la Chambre du rapport de la commission spéciale chargée de l’analyse des pièces de l’éventuel prochain locataire de la Primature.
Le Député précise qu’une telle procédure est conforme aux règlements intérieurs de l’assemblée.
Interrogé sur les tendances qui se dégagent au sein de son bloc concernant la désignation de Laurent Lamothe , Jean Tholbert Alexis soutient qu’aucune consigne de vote n’a encore été donnée parce que le GPR n’a jusqu’ici pas fixé sa position sur le dossier. Affirmant que la préoccupation de la majorité de ses pairs est de doter le pays rapidement d’un nouveau gouvernement sans forcément rallier la candidature du chancelier démissionnaire, le représentant de la circonscription de la Croix-des-Bouquets informe que dans le cadre des négociations engagées le GPR doit rencontrer ce mercredi M. Lamothe.
Le Député des Gonaïves (Artibonite, nord), Sadrac Dieudonné, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il votera contre le Premier ministre désigné, a aussi confié qu’une majorité d’élus serait prête à faire exactement le contraire.
Si cela devait se confirmer jeudi, Laurent Lamothe franchirait alors la deuxième des quatre étapes du processus de ratification.
Début avril, l’homme d’affaires et ami proche du Président Michel Martelly avait, au prix d’un vote très controversé, obtenu le feu vert de la majorité des Sénateurs dont les dix sortants qui devront abandonner leur siège mardi prochain à l’expiration de leur mandat.
Cette séance avait été précédée de révélations choquantes du Sénateur Jean Hector Anacacis selon lesquelles Lamothe se serait montré très généreux en « arrosant » dans leur majorité écrasante les membres du Grand Corps.
Tout en se disant conscients de la nécessité de combler sans tarder le vide politique auquel fait face le pays depuis la démission sous pression, fin février, du Premier ministre Garry Conille, plusieurs représentants de la classe politique et de la société civile sont hostiles à l’arrivée à la Primature de Laurent Lamothe à cause de sa période de résidence apparemment inférieure aux exigences constitutionnelles et des doutes pesant sur sa nationalité haïtienne.