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Coupe du monde 2010 // ? La présence des Bleus en Afrique du Sud l’année prochaine jugée plus "profitable" pour la cause du beau jeu et le porte-monnaie de la FIFA que celle des Irlandais

Après le geste maradonesque de Thierry "Handy" Henry : pourquoi le match na-t-il pas été rejoué malgré un précédent Ouzbekistan-Bahreïn en 2005 ? La polémique sur la main baladeuse de Thierry Henry au cours du match France-Eire n’est pas près de s’éteindre, n’en déplaise aux gros bonnets de la FFF qui voudraient bien passer à la suite des réjouissances, et faire oublier au plus vite le parcours assez calamiteux de leurs protégés, "dirigés" si l’on ose encore employer ce vocable, par Raymond Domenech. Il est vrai que la décision de la FIFA reçue avec une satisfaction non dissimulée du côté des Bleus, de ne pas exiger que le match France-Irlande soit rejoué, mérite quelques éclaircissements. En particulier à la lumière de la décision de cette même FIFA, de faire rejouer le match Ouzbekistan-Bahreïn du 3 septembre 2005, qualificatif pour la phase finale de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Autres temps, autres mœurs…

Un précédent sur penalty

Ce jour là, le maître de cérémonie décide à la 39e minute du match, d’accorder un penalty aux Ouzbeks qui mènent déjà 1 à 0. Sever Djeparov, solide milieu de terrain facilement reconnaissable à sa coupe "mulet" du meilleur goût et qui sera désigné joueur de l’année par la Confédération asiatique de football en novembre 2008, s’élance et marque.

Malheureusement pour lui, son partenaire Timur Kapadze pénètre dans la surface de réparation avant que Djeparov ait expédié le ballon dans les filets bahreïniens. Contrairement à ce que prévoient les lois du jeu, à savoir, faire retirer le péno, l’arbitre décide de refuser le but et d’accorder à l’équipe de Bahreïn un surprenant coup franc indirect. C’est donc fort logiquement que le capitaine ouzbek proteste auprès de l’arbitre avant la reprise du jeu. Réserve confirmée au terme du match, par les officiels de son équipe.

D’ailleurs le 4e arbitre et le superviseur de la FIFA feront aussi état de l’incident dans leurs rapports respectifs. C’est sur la base de ces informations que le bureau de la Commission d’organisation de la Coupe du monde 2006 composé de Lennart Johannson, Julio Grondona, Chung Mong Joon et du Secrétaire général de la FIFA Urs Linsi, prend la décision d’annuler le résultat du match et fixe un nouveau rendez-vous aux 2 équipes, d’abord le 8 Octobre en Ouzbekistan et le 12, à Bahrein. Primauté

Alors, 2 poids 2 mesures ? La présence des Bleus en Afrique du Sud l’année prochaine jugée plus "profitable" pour la cause du beau jeu et le porte-monnaie de la FIFA que celle des solides Ouzbeks en Allemagne en 2006 ? Pas si simple… Que disent les règlements ? Sachant que celui de la Coupe du monde 2010 ne diffère pas radicalement de celui de l’édition précédente…

Dans l’édition 2006, on relevait d’abord la primauté de la Commission d’organisation de la Coupe du monde qui "juge les protêts (réclamations) et prend les mesures nécessaires pour vérifier leur recevabilité".

Dans le chapitre VIII consacré aux "fameux" protêts, on découvre d’abord leur définition à l’article 14 premier alinéa, suivi de la phrase fatidique selon laquelle "aucun protêt ne peut être formulé contre les décisions de l’arbitre relatives au match ; ses décisions sont définitives"…. Sauf qu’en 2005, le bureau de la Commission d’organisation avait décidé que l’arbitre avait commis une " faute technique" justifiant que le match soit rejoué… Comprenne qui pourra… Le règlement de la Coupe du monde 2010 signé en juillet 2007 par Sepp Blatter et Jérôme Valcke, familiers des lecteurs de Bakchich, est quasiment un ‘copier-coller’ du précédent ; on y relève toutefois des précisions intéressantes : "Après chaque match, l’arbitre établira et signera un rapport officiel de la FIFA… dans son rapport, l’arbitre consignera le plus grand nombre de précisions possibles sur les incidents ayant eu lieu avant, pendant, et après le match… "

Keane privé de Titi

Mais c’est l’article 13 – Réclamations – qui est supposé contenir la clé de l’énigme : d’abord quant à leur définition : "les réclamations sont des objections de tout genre, en relation avec des évènements ayant un effet direct sur les matches des compétitions préliminaire et finale… " Bon, pourquoi pas. Le ‘palper-rouler’ de Titi répond incontestablement à cette définition. A ceci près qu’il a eu une considérable influence sur son résultat. Pas sur le match lui-même… Passons. L’alinéa 5 est plus parlant encore : "Les réclamations formulées à la suite d’incidents survenus au cours d’un match, doivent être annoncées verbalement à l’arbitre par le capitaine de l’équipe immédiatement après l’incident et en présence du capitaine de l’équipe adverse…"

C’est vrai qu’à ce moment précis, Titi extatique et lancé dans un demi tour d’honneur, avait mieux à faire que de venir écouter les jérémiades de Robbie Keane à l’arbitre … De plus, "elles doivent être confirmées par écrit par le chef de la délégation au commissaire du match ou au coordinateur général de la FIFA dans les deux heures suivant la fin du match", poursuit ledit règlement qui indique enfin à l’alinéa suivant, formule qui mettra un terme définitif aux espoirs irlandais, qu’"aucune réclamation ne peut être formulée contre les décisions de l’arbitre sur des faits relatifs au match. Ses décisions sont définitives, sauf mention contraire du Code disciplinaire de la FIFA".

Sanctions en option

Sur ce dernier point, nos amis irlandais pourront toujours tenter de se consoler en relisant les articles 47 et 57 dudit Code : le premier qui confirme que la vie est mal faite, stipule "qu’un joueur est expulsé lorsqu’il empêche l’équipe adverse de marquer un but, ou annihile une occasion de but manifeste, en touchant délibérément le ballon de la main". Dans l’autre sens, hélas, le Code est désespérément muet. Le second, qui donne une idée plus précise du prix que la FIFA accorde au fair-play, sa prétendue devise forte, dispose que "celui qui, par quelque moyen que ce soit….enfreint les principes du fair play ou de la morale sportive, PEUT se voir infliger les sanctions établies à l’article 10 ss" (à savoir, une mise en garde, un blâme, une amende ou une restitution de prix)… Quelle férocité en effet !

Bref, une faute d’arbitrage -et notamment la mauvaise application des lois du jeu- ne peut, d’après le règlement de la Coupe du monde, être invoquée par l’équipe qui la subit à l’appui d’une réclamation à l’encontre d’une décision réputée "définitive" de l’arbitre. En revanche cette même faute constitue un motif valable d’annulation du résultat d’une épreuve de la FIFA, dès lors qu’elle est reconnue comme telle par sa Commission d’organisation.

L’homme en noir aveugle

Par contre, le fait que le trio arbitral, le 4e arbitre suédois comme eux, et le superviseur de la FIFA aient tous été frappés simultanément de cécité brutale et temporaire, même signalée par l’équipe d’Irlande dans les formes requises par le règlement FIFA –ce qui reste d’ailleurs à prouver- n’est pas susceptible de produire les mêmes effets puisque non constitutif d’une faute aux yeux, c’est le cas de le dire, de ses dirigeants éclairés.

D’ailleurs comment pourrait-on reprocher aux arbitres de n’avoir rien vu ? Coach Domenech lui-même, dans ses dernières inepties à destination de France Bleu ( !) qui en redemande, n’a pas craint de prétendre qu’il était rentré au vestiaire sans savoir ce qui s’était passé, c’est dire…




BÔ KAY NOU


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